Les ondes 5G et la santé : au-delà des recommandations officielles
Le lundi 31 mars 2025, l’émission « Grand bien vous fasse » sur France Inter a abordé, dans une courte capsule, les précautions à prendre avec nos téléphones portables et la 5G. Une thématique récurrente, et pour cause : même si les autorités sanitaires se veulent rassurantes, le doute persiste concernant l’innocuité totale des ondes électromagnétiques, notamment celles issues des technologies récentes comme la 5G.
Voici donc mon analyse complémentaire sur ce sujet d’actualité.
La position officielle
Le journaliste a relayé les points de vue des organismes de référence :
- L’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire) n’a pas mis en évidence d’effet sanitaire spécifique à la 5G, en comparaison des technologies précédentes.
- L’OMS, par l’intermédiaire du CIRC, classe les radiofréquences comme « possiblement cancérogènes pour l’humain » (groupe 2B).
- Les effets thermiques des ondes sur les tissus humains sont jugés très faibles.
Cependant, ce qu’il n’évoque pas, ce sont les effets biologiques (non thermiques), pourtant au cœur de la recherche actuelle (on trouve d’ailleurs plus de 45 000 études référencées sur emf-portal.org).
Le nécessaire « principe de précaution »
Pour conclure cette capsule, le journaliste rappelle la nécessité d’appliquer le principe de précaution et propose cinq recommandations bien utiles.
Privilégier le kit mains libres pour les appels, surtout s’ils sont longs.
Éviter les conversations prolongées lorsque la réception est mauvaise (peu de barres), car le téléphone émet alors plus puissamment.
Limiter les appels en déplacement rapide, comme dans les transports, où le téléphone doit constamment ajuster sa puissance.
La nuit, éloigner le téléphone de sa tête ou utiliser le mode avion qui coupe les émissions.
Pour les enfants, dont l’organisme est en développement, modérer l’usage… Et autant que possible retarder l’âge du premier portable…
Mon regard d’expert sur ces 5 recommandations
Ces recommandations, bien que pertinentes, ne couvrent pas tous les aspects de l’exposition. En effet, elles omettent un point crucial : la nécessité quotidienne de recharger son téléphone, qui introduit une autre source de pollution électromagnétique souvent négligée.
En effet, le podcast se concentre exclusivement sur les hyperfréquences (celles de la 5G), alors qu’il existe en réalité trois formes de pollution électromagnétique, comme je l’avais précisé lors de mon interview sur TV Grenoble :
- Le champ électrique basse fréquence, issu de la tension alternative de nos installations domestiques (230V – 50Hz).
- Le champ magnétique basse fréquence, généré par le passage du courant électrique dans les fils et les appareils.
- Les ondes électromagnétiques hyperfréquences, émises par les technologies sans fil (Wi-Fi, 4G, 5G, Bluetooth, etc).
L’oreillette : vigilance sur le Bluetooth et la proximité
L’utilisation d’un kit mains libres est recommandée, à condition qu’il soit filaire. Cette précision est capitale.
Les oreillettes Bluetooth, bien que de faible puissance, posent en effet problème : elles émettent très près du cerveau, et leur utilisation prolongée accroît considérablement l’exposition.
Ajoutons que le signal Bluetooth est fortement pulsé, ce qui accentue son impact sur le système nerveux (je reviendrai prochainement sur les notions de « modulation » et de « pulsation »).
Choisir des oreillettes filaires constitue donc l’option la moins émissive. Et pour aller encore plus loin dans cette démarche de sobriété, je recommande de désactiver les données mobiles autant que possible. Vous resterez joignable par téléphone ou SMS, tout en réduisant drastiquement les émissions d’ondes… et votre batterie vous remerciera en tenant bien plus longtemps !
La puissance d’émission : un paramètre clé trop souvent ignoré
Un téléphone n’est pas qu’un récepteur, c’est aussi un émetteur. Et plus il est éloigné d’une antenne relais, plus il devra émettre fort pour lui répondre. Par conséquent, l’appareil que vous tenez dans votre main vous expose souvent davantage que l’antenne relais à laquelle il est connecté.
Mieux vaut donc passer ses appels dans des zones bien couvertes, pour limiter cette puissance d’émission adaptative.
Les transports : un environnement cumulatif
Dans un train ou un métro, les appels sont à éviter. La vitesse et la structure métallique obligent le téléphone à émettre en continu et à puissance maximale. De plus, la densité de passagers amplifie l’exposition collective.
Dans ces conditions, couper les données mobiles et privilégier les SMS reste la meilleure option, tout en sachant que cela ne suffit pas si l’entourage n’adopte pas les mêmes gestes.
La nuit : un moment critique souvent sous-estimé
Tenir son téléphone à distance durant la nuit est indispensable. Je recommande un éloignement d’au moins 1m50.
Le mode avion est bien évidemment une bonne pratique, mais le journaliste oublie totalement la composante basse fréquence liée à la charge.
Trois solutions :
- Laisser le téléphone dans une autre pièce.
- Le garder éteint ou en mode avion sur la table de nuit, sans le charger.
- Le charger en mode avion, mais avec un Adap’terre®.
Les enfants : une vigilance à renforcer
Retarder le premier téléphone est pertinent, mais ne suffit pas. Les appareils émetteurs sont partout : consoles de jeu, jouets connectés, etc. Leur usage prolongé, souvent très proche du corps, expose fortement les enfants.
Un chiffre alarmant : 53 % des enfants dorment avec un appareil en charge dans leur lit. Même éteints, ces appareils génèrent un champ électrique comparable à celui d’une ligne haute tension.
Et que dire des babyphones vidéo à côté des berceaux, qui émettent en Wi-Fi en continu et fonctionnent avec des chargeurs sans terre ? On les retrouve parfois à moins de 50 cm du nourrisson. Je conseille vivement d’éviter ce genre d’appareils.
Pour une protection plus globale et consciente
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Les recommandations officielles constituent un point de départ, mais une vision plus large de notre environnement électromagnétique est essentielle pour une véritable prévention. Notre santé mérite qu’on aille au-delà des simples conseils génériques.
Le rapport de l’ANSES sur la 5G: https://www.anses.fr/fr/system/files/AP2019SA0006RA-2.pdf