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De l’ombre à la lumière : le combat des personnes EHS pour exister

Dans notre société hyperconnectée, une population grandit dans l’ombre : les personnes électro-hypersensibles (EHS). Contraintes à l’isolement, exclues des espaces publics saturés d’ondes, elles mènent un combat quotidien pour leur reconnaissance.

Le 16 juin, Journée mondiale de l’intolérance à la pollution électromagnétique, nous rappelle l’urgence de rendre visible cette réalité invisible.

L’invisibilité forcée : quand les ondes excluent

Les personnes EHS vivent une double peine : d’un côté, elles subissent des symptômes physiques invalidants (maux de tête, troubles du sommeil, fatigue chronique, troubles cognitifs), de l’autre, elles font face à l’incompréhension, voire au déni de leur entourage et des institutions.

Cette invisibilité n’est pas choisie. Elle est imposée par un environnement devenu hostile. Centres commerciaux, transports publics, espaces de travail : autant de lieux désormais inaccessibles pour ces personnes contraintes de fuir la pollution électromagnétique omniprésente.

Le résultat ? Un isolement social progressif, une précarisation économique et une détresse psychologique qui s’ajoutent aux symptômes physiques. Ces « réfugiés des ondes » se retrouvent prisonniers de leur domicile, quand celui-ci peut encore leur offrir un refuge.

Briser le silence : l’engagement de Cœurs d’EHS

Comme le témoigne Magali Lesure dans cette interview poignante, la reconnaissance de l’électrosensibilité reste un combat de tous les instants.

Présidente de l’association Cœurs d’EHS et elle-même concernée depuis 2014, elle a lancé en 2018 cette journée mondiale pour « rendre visibles les invisibles ».

Son message est clair : « Il faut bien se rendre compte d’une chose, c’est que la reconnaissance de l’électrosensibilité, elle n’est pas réelle, pas vraiment. » Cette phrase résume à elle seule le défi à relever.

Au-delà de la sensibilité : un enjeu de santé publique

Mais attention : réduire cette problématique aux seules personnes EHS serait une erreur. La pollution électromagnétique concerne chacun d’entre nous. Les ondes artificielles perturbent nos cycles biologiques, affaiblissent notre système immunitaire et aggravent nos points faibles physiologiques.

Les pollinisateurs, essentiels à notre écosystème, sont également impactés. Les abeilles désertent les ruches, les oiseaux migrateurs perdent leurs repères. La biodiversité paie elle aussi le prix de notre frénésie technologique.

Les personnes EHS jouent, malgré elles, le rôle de « canaris dans la mine ». Leur hypersensibilité révèle les effets d’une exposition que nous subissons tous, mais de manière moins perceptible à court terme.

Agir pour la visibilité : des gestes concrets

La Journée mondiale du 16 juin propose cinq axes d’action pour redonner de la visibilité aux personnes EHS :

Axe 1 = Porter du jaune pour manifester votre soutien et créer une vague de solidarité visible dans l’espace public.

Axe 2 = Matérialiser l’absence en installant une chaise jaune vide dans les lieux publics, symbole poignant de ces personnes contraintes à l’évitement.

Axe 3 = Informer votre entourage sur la réalité de l’électro-hypersensibilité, ses symptômes et ses conséquences sociales.

Axe 4 = Sensibiliser aux dangers des ondes pour tous, car la prévention bénéficie à l’ensemble de la population.

Axe 5 = Former les professionnels (médecins, architectes, élus) aux solutions de protection et d’aménagement.

Des solutions existent : reprenons le contrôle

Contrairement aux idées reçues, nous ne sommes pas condamnés à subir cette pollution. Des solutions simples et efficaces permettent de réduire drastiquement notre exposition :

  • Privilégiez les connexions filaires (Ethernet, téléphone fixe)
  • Éteignez votre box WiFi la nuit et quand vous l’utilisez pas
  • Éloignez les appareils connectés des zones de repos
  • Utilisez un réveil mécanique plutôt qu’un smartphone

Ces gestes protègent les personnes EHS mais bénéficient à tous. Votre sommeil sera plus réparateur, votre concentration améliorée, votre stress diminué.

L’espoir d’une société plus inclusive

Rendre visible les personnes EHS, c’est œuvrer pour une société plus inclusive et plus consciente. C’est reconnaître que le progrès technologique ne doit pas se faire au détriment de la santé humaine et environnementale.

Cette visibilité passe par des aménagements concrets : zones blanches dans les transports, espaces sans WiFi dans les établissements publics (et notamment les hôpitaux), habitat adapté (redécouvrir l’interview de Marie GONTHIER, Ergothérapeute), reconnaissance médicale et sociale.

Chacun peut devenir acteur de ce changement. Comme le colibri du logo de Cœurs d’EHS, faisons chacun notre part pour « éteindre le feu des ondes ».

Ressources et engagement

Pour approfondir vos connaissances et découvrir des solutions pratiques, consultez la chaîne YouTube de Cœurs d’EHS, véritable « mine d’or » d’informations et de tutoriels.

Vous souhaitez soutenir concrètement cette cause ? T-shirts et dépliants « World EHS Day » sont disponibles sur la boutique de l’association à prix coûtant, sans marge bénéficiaire.

Ensemble, rendons visible l’invisible. Pour les personnes EHS d’aujourd’hui et pour la santé de tous demain.


« L’électro-hypersensibilité n’est pas une maladie intrinsèque mais une réaction normale à un environnement anormal. Il est temps de normaliser la prudence plutôt que l’exposition.« 

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